Parce que c'est beau, et pour un monde plus beau...
Pour un fond musical, actuellement Les Quatre Saisons de Vivaldi :
Cliquer sur le petit triangle, ci-dessous à gauche, pour Le Printemps
(en-dessous à la suite L'Eté, L'Autommne, et en quatrième L'Hiver).
Pour baisser l'intensité du son, agir sur le coulissant à droite
Enfin "Douce France", de Charles Trenet...
Et puis "Fleur Bleue", de Charles Trenet...
Enfin "Y'a d'la Joie", pourquoi pas ? ...
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(1) Le Nôtre : Jardinier en chef, créateur du Parc et des Jardins du Château de Versailles, et ami de Louis XIV.
(2) Encelade : Chef des Géants, révoltés contre Zeus le père des dieux ; écrasé sous l'île de Sicile, ses mouvements et
sa respiration se manifestent par les secousses et les éruptions du volcan Etna.
(3) Apollon-Phébus : Fils de Zeus et de Léto, frère jumeau de Diane-Artémis-Phébée, et dieu de la lumière, de l'harmonie
et de l'oracle, dieu de la Médecine et de la purification, de la musique, de la danse, de la poésie, des arts et des sciences,
dieu de la jeunesse éternelle, etc...
(4) Trianons : Le Grand Trianon ou Trianon de marbre, est un château que Louis XIV fait construire en 1687 par Jules
Hardouin-Mansart, au sein du parc du château de Versailles. Le Petit Trianon est un domaine du parc du château de Versailles,
comportant un petit château entouré de jardins de styles variés.
(5) Ambroisie : nectar, nourriture des dieux et huile divine, fleurant la rose, utilisée comme onguent pour oindre et
préserver le corps des dieux, ou pour conférer à un mortel l'immortalité.
~ Louis XIV sur le chantier ~
des fleurs, des oiseaux...
A Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose
qui ce matin avait déclose
sa robe de pourpre au soleil
a point perdu cette vesprée
les plis de sa robe pourprée
et son teint au vôtre pareil
Las ! voyez comme en peu d'espace,
mignonne, elle a dessus la place
las ! las ! ses beautés laissé choir !
ô vrayment marastre Nature,
qu'une telle fleur ne dure
que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
P. de Ronsard
En acquittant nostre temps vers jeunesse
En acquittant nostre temps vers jeunesse,
Le nouvel an et la saison jolie,
Plains de plaisir et de toute liesse
Qui chascun d'eulx chierement nous en prie,
Venuz sommes en ceste mommerie(*),
Belles, bonnes, plaisans et gracieuses,
Prestz de dancer et faire chiere lie
Pour resveillier voz pensees joieuses.
(*)mascarade
Or bannissiez de vous toute peresse,
Ennuy, soussy, avec merencolie,
Car froit yver, qui ne veult que rudesse,
Est desconfit et couvient qu'il s'en fuye !
Avril et may amainent doulce vie
Avecques eulx ; pource soyez soingneuses
De recevoir leur plaisant compaignie
Pour resveillier voz pensees joieuses !
Venus aussi, la tresnoble deesse,
Qui sur femmes doit avoir la maistrie,
Vous envoye de confort a largesse
Et plaisance de grans biens enrichie,
En vous chargeant que de vostre partie
Vous acquittiés sans estre dangereuses ;
Aidier vous veult,sans que point vous oublie
Pour resveillier voz pensees joieuses.
Charles d'ORLEANS
des oiseaux, des fleurs...
Dieu, qu'il la fait bon regarder
Dieu, qu'il la fait bon regarder,
La gracieuse, bonne et belle !
Pour les grans biens qui sont en elle,
Chascun est prest de la louer.
Qui se pourroit d'elle lasser ?
Tousjours sa beauté renouvelle,
Dieu, qu'il la fait bon regarder,
La gracieuse, bonne et belle !
Par deça ne dela la mer
Ne sçay dame ne damoiselle
Qui soit en tous biens parfais telle ;
C'est un songe que d'y penser.
Dieu, qu'il la fait bon regarder !
Charles d'ORLEANS (1394-1465)
France, mère des arts, des armes et des lois
France, mère des arts, des armes et des lois,
Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle :
Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,
Je remplis de ton nom les antres et les bois.
Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois,
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
France, France, réponds à ma triste querelle.
Mais nul, sinon écho, ne répond à ma voix.
Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine,
Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine
D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau.
Las, tes autres agneaux n'ont faute de pâture,
Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure :
Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.
Joachim DU BELLAY (1522-1560)
Déjà la nuit en son parc...
Déjà la nuit en son parc amassait
Un grand troupeau d'étoiles vagabondes
Et, pour entrer aux cavernes profondes,
Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait ;
Déjà le ciel aux Indes rougissait,
Et l'aube encor de ses tresses tant blondes
Faisant grêler mille perlettes rondes,
De ses trésors les prés enrichissait :
Quand d'occident, comme une étoile vive,
Je vis sortir dessus ta verte rive,
O fleuve mien ! une nymphe en riant.
Alors, voyant cette nouvelle Aurore,
Le jour honteux d'un double teint colore
Et l'Angevin et l'indique orient
Joachim DU BELLAY
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Ciel, air et vents...
Ciel, air et vents, plains et monts découverts,
Tertres vineux et forêts verdoyantes,
Rivages torts et sources ondoyantes,
Taillis rasés et vous bocages verts,
Antres moussus à demi-front ouverts,
Prés, boutons, fleurs et herbes roussoyantes,
Vallons bossus et plages blondoyantes,
Et vous rochers, les hôtes de mes vers,
Puis qu'au partir, rongé de soin et d'ire,
A ce bel oeil Adieu je n'ai su dire,
Qui près et loin me détient en émoi,
Je vous supplie, Ciel, air, vents, monts et plaines,
Taillis, forêts, rivages et fontaines,
Antres, prés, fleurs, dites-le-lui pour moi
Pierre de Ronsard (1524-1585)
Heureux qui, comme Ulysse
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
ou comme celui-là qui conquit la "toison",
et puis est revenu, plein d'usage et raison,
vivre entre ses parents le reste de son âge.
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
fumer la cheminée, et en quelle saison
reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
qui m'est une province, et beaucoup davantage.
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine,
Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la douceur angevine.